MARION BRUNET, lauréate 2019 de CL : L’ÉTÉ CIRCULAIRE, 2018

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Cluny Lectures n’a pas pu accueillir sa lauréate 2019, Marion Brunet, pour cause de pandémie. Bien qu’un compte rendu ne puisse pas remplacer le plaisir d’une rencontre, nous avons choisi de vous présenter son roman, L’Été circulaire, sur le Bulletin.

Puisque ce roman[1] a gagné le Grand prix de littérature policière 2018, je ne dévoilerai pas l’action afin de ne pas vous gâcher le plaisir de lecture. Je concentrerai mon attention sur le lieu, l’époque et les personnages.

Marion Brunet s’est d’abord fait connaître sur la scène littéraire comme auteure de littérature d’enfance et de jeunesse[2]. En 2013, elle publie son premier roman destiné aux adolescents, Frangine[3]. Les suivants décrivent aussi sans tabou des adolescents confrontés à des problématiques sociales. Sa dernière publication, Sans Foi ni loi, parue en 2019, revisite les codes du western autour d’un personnage de femme hors-la-loi. Il obtient la Pépite d’or 2019 du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil.

Quoique L’Été circulaire soit le premier roman pour adultes de l’auteure, il présente une continuité avec ses œuvres précédentes. Ses héroïnes en sont deux adolescentes. Les critiques adolescent(e)s ont salué ce roman avec enthousiasme. Vous noterez au passage la jeunesse d’esprit des membres de Cluny Lectures…

Grand Prix de littérature policière 2018 : L’Été circulaire inclut effectivement un meurtre et le passage de quelques policiers, mais le propos de Marion Brunet est de nous brosser le portrait de la population d’une petite ville du Vaucluse (Cavaillon[4], cf. infra), du Lubéron, région célèbre pour ses maisons secondaires restaurées par de riches parisiens et Anglais [5], pour être exacts par des artisans locaux, dont Manuel, le père des deux héroïnes et Patrick, son meilleur copain.

Les héroïnes et leur famille : Céline a 16 ans, elle est enceinte et refuse de donner le nom du père de l’enfant. Céline ne fait que dupliquer l’histoire de sa mère, à la différence que Manuel a épousé Séverine. Manuel est Espagnol de deuxième génération et déteste les étrangers, ses propres origines incluses. Mais on trouve toujours plus mal lotis à mépriser : les gitans, les Arabes et les filles qui tombent enceintes. Après avoir été adulées comme filles faciles, elles deviennent vulnérables, donc facilement méprisables. Enfants comme parents s’adonnent à l’alcool et au sexe depuis l’âge de quatorze ans. Alors qu’ils sont déjà déclassés, la famille craint le déclassement social, présentement induit par la grossesse de Céline « fille mère ». La honte des parents va engendrer une escalade de violence qui n’est pas sans rappeler le film Dupont Lajoie[6].

Manuel gagne tout juste sa vie comme maçon. Séverine est femme à tout faire à l’école municipale, mère démissionnaire depuis longtemps. Le jour de l’accouchement, c’est Johanna, la sœur cadette, qui assistera la grande, les parents étant injoignables.

Ils ne sont pas pauvres mais tirent le diable par la queue. Ils envient la moindre miette de mieux vivre qu’ils voient autour d’eux, que ce soient les économies des beaux-parents, la voiture du jeune voisin arabe ou les riches vacanciers.

Le quotidien de la France d’en bas est fait de fêtes foraines, de virées au centre commercial, d’apéro entre voisins, de petits trafics et d’intrusions nocturnes dans les piscines des riches.

Le titre : Les ados comme les parents tournent en rond. « Circulaire » d’abord dans sa structure, l’action du roman débute par la fête foraine en juillet et se termine un an plus tard lors du retour de la même fête foraine. Circularité aussi du manque d’éducation, du poids de l’héritage familial conduisant, littéralement, à la reproduction sociale. La reproduction, biologique et sociale, va s’accomplir pour l’aînée. Le premier paragraphe du premier chapitre tire déjà la leçon de l’histoire qui va être racontée, celle de deux sœurs qui n’avaient « aucun moyen de gagner la partie […] vu qu’elles n’avaient pas écrit les règles. »

Le Lubéron, côté vacances, celui des vacanciers propriétaires de maisons secondaires, retraités américains, parisiens et autres ; celui des personnages de L’Été circulaire, c’est-à-dire de la population locale, c’est côté galère… Marion Brunet nous montre-t-elle le revers de la médaille ? Déconstruit-elle le mythe provençal ?  Nous peint-elle le tableau de la réalité de la France profonde ?

L’action se passe à Cavaillon et ses environs, dans le Vaucluse, département où est née en 1976 l’auteure qui vit présentement à Marseille. Le taux de pauvreté de Cavaillon[7] est l’un des plus élevés de France[8], nettement supérieur à celui de la moyenne nationale[9]. Les revenus de la population sont parmi les plus bas de France. Les conséquences politiques sont qu’aux élections nationales de 2017 Marine Le Pen a fait un score de 50,11% et que la majorité des sièges de l’administration municipale[10] va au Divers Droite (27 sièges) au Front national (6 sièges). Restent deux sièges pour l’Union de la Gauche.

Adultes comme enfants circulent entre Cavaillon, Gordes, Bonnieux. En fin de roman, Manuel a un chantier à Ménerbes, le village que Peter Mayle a rendu célèbre en y achetant son mas et en racontant de façon charmante ses déboiresavec les artisans locaux. Dans notre roman, les chantiers sont envisagés de la perspective inverse.

La Provence et son cortège de clichés si chers aux étrangers et aux parisiens : lavande, « les marchés typiques et l’accent si charmant », cigales, garrigue, pastis et vin rosé… Dans la famille de Céline et Johanna, on boit surtout de la bière. L’auteure plante le décor d’une France défigurée par les grandes enseignes, la décoration kitsch des intérieurs, les villes embouteillées par les voitures.

De nombreuses circonstances s’enchaînent. Le manque de moyens matériels entraîne le manque de distractions et de culture. Restent la fête foraine, l’alcool pour les adultes, toujours l’alcool et le cannabis en plus pour les jeunes, les séries télévisées, les virées au centre commercial ou les baignades clandestines dans les piscines des riches villas. L’abus d’alcool entraîne la violence verbale et physique.

L’action se passe à l’époque contemporaine. Je préfère insister sur la saison : l’été, siégeant souverainement dans le titre. « Cet été-là sera différent des autres, elles le savent […] mais elles continuent comme de rien, comme si l’été allait tenir ses promesses. […] Ce soir, elles fêtent le début de l’été et des emmerdes… » Cet été « circulaire » a commencé l’année précédente par un week-end de pique-nique et de plage, évoqué dans l’avant-dernier chapitre, L’été de ses quinze ans. L’enfant naîtra à la même saison, dans le chapitre nommé Pluie d’été.

L’été comme cadre temporel a assuré le succès de nombreux films ou romans : Bonjour Tristesse de Françoise Sagan, La Gloire de mon père, Le Château de ma mère de Marcel Pagnol ou L’Été meurtrier[11]. Est-ce un hasard si les premières références qui viennent à l’esprit ont pour cadre la Provence et la Côte d’Azur ? Pour les adolescents, l’été est par excellence la saison de l’année où ils ont le temps et les occasions de faire des expériences, surtout celles qui les feront mûrir. « Ici, l’été, d’autres choses étaient permises », telles la nudité et la promiscuité des baignades, le torse nu des garçons. On peut « se battre pour se toucher », expérience sensuelle et licite des corps.

Jo repartira à l’école en septembre, Céline pas. Pour elle, c’est la fin définitive de l’été comme de l’enfance, comme le lui dit le gynécologue accoucheur « Vous avez l’âge d’avoir un enfant, alors c’est que vous n’en êtes plus une. »

L’action se concentre dans un tout petit monde, géographiquement et socialement. Les protagonistes se connaissent tous depuis l’enfance. Par manque de moyens et de curiosité, ils ne sortent pas de Cavaillon. Céline n’est allée qu’une fois à Avignon, en sortie scolaire. L’indigence matérielle conduit à l’indigence culturelle, qu’on soit Français de souche ou immigré. Les séries télévisées leurs fournissent les références socio-légales et culturelles ; les chansons populaires leur livrent le prénom du bébé.

Déçus par la vie qu’ils mènent, commencée trop tôt, déterminée biologiquement et socialement, incapables d’en porter les responsabilités, les adultes vivent à crédit, envient les autres. Les adolescents grandissent sans acquérir de maturité, désabusés. Ils ont déjà la nostalgie de leurs espoirs informulés.

Dans les romans de Marion Brunet émerge toujours un duo : deux copines[12] ou deux copains[13], un frère et une sœur[14], deux sœurs comme dans L’Été circulaire, qui font preuve d’une complicité / solidarité indéfectible. « Elles n’ont jamais été aussi proches et seules qu’en cet instant », celui de l’accouchement.

Puisque le roman est dédicacé à la sœur de l’auteure, il importe ici de continuer la biographie de Marion Brunet.

Après des études de lettres, elle a travaillé comme éducatrice spécialisée en foyer d’accueil pour enfants ; ensuite en psychiatrie dans un hôpital de jour pour adolescents. Elle anime des ateliers d’écriture au sein d’une compagnie théâtrale, des rencontres littéraires auprès de scolaires. Autant dire que spécialiste de la jeunesse, elle en a fait son thème de prédilection.

Céline n’a pas été formée à une sexualité adolescente mais directement confrontée au modèle adulte, celui de son milieu social qui ne définit une femme que par rapport aux hommes. Elle n’est pas en quête d’un sentiment amoureux mais d’une reconnaissance de sa féminité, en totale inconscience des conséquences. Céline a un corps de femme mais un mental d’enfant. Elle nie sa grossesse aussi longtemps que possible. Elle accouche en demandant où est « maman ». Pour finir, Céline est ostracisée par la communauté, y compris par ceux de sa génération, les élèves de son lycée technique qui lui font une « haie du déshonneur. »

Marion Brunet n’a pas cédé à la facilité des courants contemporains. Céline n’est pas directement victime, elle n’a été ni forcée, ni violée. Inconsciente, mais est-elle consentante ?

La phrase conclusive de Une vie (« La vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit. ») placée en épigraphe, relativise le pessimisme ambiant en  se ralliant au plus célèbre naturaliste, Guy de Maupassant. Si on s’appuie sur la définition d’un roman réaliste[15], L’Été circulaire est conforme : bien documenté, rendant compte de la vie ordinaire et quotidienne, utilisant le vocabulaire spécifique du milieu représenté, au plus près de la réalité y compris dans ses aspects immoraux ou vulgaires, présentant les conditions sociales ou professionnelles des protagonistes. Plus moderne, le roman social dénonce pareillement des problèmes sociaux et leurs effets sur les personnes ou groupes qui en sont victimes, issus des classes populaires, qu’elles soient ouvrières ou paysannes.

Johanna est la seule à conserver un regard lucide, à vouloir fuir son milieu et à s’en donner les moyens. Bien que plus jeune d’une année, c’est elle qui veille sur Céline. Sa caractérisation s’oppose en tous points à celle de sa grande sœur : solitaire, lucide, critique, raisonnable, intelligente, insatisfaite, révoltée contre son quotidien, pas féminine, donc « bizarre » pour les autres. Sa double appartenance est symbolisée par ses yeux vairons dont le regard met les gens mal à l’aise. Depuis l’enfance, elle y a gagné en indépendance, contrairement à Céline qui attire les convoitises.

Une des clés qui permet à Jo de sortir de son monde est le théâtre. Dans sa famille, personne n’a de distance par rapport aux événements de la vie ; dans le monde du théâtre et de son public, elle apprend qu’on différencie entre la vie et sa représentation, qu’on se met à distance, qu’on réfléchit au rapport entre les événements, leur représentation et leur interprétation. Au contact des acteurs, Jo découvre la psychologie des humiliés.

Au Festival d’Avignon, Jo fait également la connaissance de jeunes issus d’un milieu social favorisé – économiquement et culturellement. Force lui est de constater lucidement qu’ils ne sont que des bourgeois consommateurs de culture et exploiteurs de l’inexpérience des faibles.

En portant son regard vers ailleurs, Jo discerne plusieurs opportunités qui s’offrent à elle : le Festival d’Avignon en est une, le pays natal du grand-père une autre. Alors que la disparition de Saïd est fantasmée par la communauté comme un ralliement au djihad, Jo préfère n’y voir qu’un voyage annonciateur de celui qu’elle entreprendra elle aussi plus tard. Enfin elle tente d’explorer ses propres frontières, celles qui se situent entre la vie et la mort, en plongeant en apnée jusqu’à ses limites d’oxygène.

Comme l’annonce la citation de Maupassant, reprise par l’analyse de Saïd : ailleurs les gens ne sont pas meilleurs, il y a du bon et du mauvais partout. Mais les aspirations de Jo la conduisent à vouloir atteindre et franchir les limites de son monde – ce n’est d’abord qu’Avignon à une trentaine de kilomètres, et le théâtre, une autre planète pour ses parents et grands-parents. Désire-t-elle tourner le dos à sa famille ou bien est-elle malgré tout solidaire ?

Jo peine encore à reconnaître, encore plus à formuler qu’elle désire accéder à un plus vaste horizon. Elle ne voit d’abord que l’association bourgeoisie-argent-culture, y réagit selon ses codes de classe : une impulsion de violence, un désir de frapper Garance parce qu’à elle aussi manquent les mots pour exprimer sa frustration, son complexe d’infériorité. Elle a conscience des différences et des difficultés à les surmonter. Elle prend rapidement conscience de la nouvelle manipulation dont Céline va être victime chez Garance. Elle sauve sa sœur de l’humiliation, sexuelle encore une fois.

Pour résumer grosso modo les deux parcours des filles : pendant que Céline grossit, Jo commence à se dégrossir.

Manuel, le père, 38 ans, et Patrick sont amis depuis l’enfance, une amitié basée sur leur solidarité de pauvres et d’humiliés, sans que ce soit pour autant une solidarité de classe. Manuel est fils d’émigré espagnol, la mère de Patrick est suicidaire et démunie financièrement, pas de père. Ils travaillent ensemble comme maçons, passent leurs week-ends ensemble à la plage ou à la fête foraine, se livrent ensemble à leur sport favori, l’apéro, règlent également leurs conflits à coups de poings. « Complicité de vieux cons » du point de vue de Jo. La violence physique des hommes (Manuel roue Céline de coups pour apprendre qui est responsable de sa grossesse), corollaire de l’incapacité à exprimer verbalement leur détresse.

La violence comme langage ou le silence : Manuel « manque de mots » pour parler à son père de la famille, de ses sentiments. Il arrive juste à décrire son travail de maçon. Sa perception du monde est indifférenciée. À l’hôpital par exemple, il est incapable de distinguer les infirmières les unes des autres (prénoms ou fonctions).

Manuel est en conflit avec tout le monde : son père, ses filles, ses ouvriers et collègues, ses employeurs. Il se sent humilié (il a même honte) par son manque de statut social résultant de ses origines espagnoles, ses revenus financiers et son endettement, la grossesse de sa fille.

Il détournera son humiliation sociale sur plus faible que lui, Saïd, le jeune voisin marocain ami de ses filles depuis l’enfance. Manipulé par Patrick, il fera de Saïd le bouc émissaire, parce que jeune mâle pouvant séduire et engrosser ses filles, se payer une belle voiture grâce à l’argent des trafics qu’ils font pourtant ensemble. Saïd polarise toutes les frustrations de Manuel et de Patrick : un Arabe n’a pas le droit d’avoir plus de moyens que des Français. Patrick attise la veine raciste de Manuel contre Saïd, « le poison » comme dit Angela Merkel.

Manuel, lui, n’a que des dettes à rembourser. Ses rêves de jeunesse, il n’a pas su les réaliser. Il a enchaîné échecs et déceptions, il est rentré dans le rang avec amertume, se retrouve à 38 ans sans espoir, sans projet, sans perspective. Il envie le pouvoir financier des riches étrangers (à la région) qui décorent leurs villas d’antiquités achetées au célèbre marché de l’Isle sur la Sorgue. Alors Manuel vole dans les maisons qu’il restaure… pour revendre au dit marché, encore une sorte de circularité. Lui et Saïd essaient de fourguer n’importe quoi aux touristes à prix d’or, sans comprendre l’intérêt qu’il peut y avoir à rechercher des « vieilleries ».

Séverine est une mère démissionnaire qui va devenir grand-mère à 34 ans. Elle a reproduit le schéma éducatif permissif de ses parents. Enceinte à 16 ans de Céline, moins méprisée puisque Manuel l’a épousée autant par sens du devoir que pour acquérir un statut social en entrant dans une famille française de souche. Elle sera absente lors de deux étapes importantes de la grossesse de Céline qui sera accompagnée par sa grand-mère pour passer une échographie et par sa jeune sœur pour accoucher.

Si Manuel envie les riches, Séverine envie sa copine d’école qui s’en est mieux sortie socialement, qui a su mieux conserver son corps, qui se conduit « en parisienne ». La troisième copine de l’adolescence, Sabrina, a échoué pire que Séverine : trois enfants, pas de père, l’aide sociale, grosse. Valérie, la femme de Patrick, fait profil bas quand elle apprend qu’elle risque de perdre son emploi, elle est prête à tout accepter pour conserver un petit boulot. Et si Séverine aimerait changer d’emploi, elle échoue à s’imaginer une autre occupation. La famille vit repliée sur elle-même, refusant l’Aide sociale par orgueil et par détresse, « On n’a besoin de personne. ». Leur aveuglement sur leur situation est total.

Le portrait familial ne serait pas complet sans évoquer les grands-parents, les parents de Séverine, cultivateurs enrichis près de Cavaillon après une dure vie d’épargne. Ils possèdent des vergers, ils y emploient des ouvriers agricoles qu’ils exploitent éhontément : des Arabes, des gitans, des vieux, des sans-papiers qu’ils font travailler puis dénoncent avant de les payer, rarement des étudiants car ces derniers sont trop critiques. Ils se méfient autant des intellectuels que de la culture. « On se comprend mieux, même dans la haine. »

L’Été circulaire est un roman empreint de violence psychologique, physique, verbale. Il se situeà la croisée du roman d’initiation et du polar sociétal. Il ouvre une porte sur l’intimité d’une famille hargneuse, à la fois victime et responsable de son sort. Il met en lumière les désirs et contradictions d’une population malmenée économiquement, déconsidérée socialement, rongée par la frustration. Comme Nicolas Mathieu ou Virginie Despentes, Marion Brunet se penche sur les enjeux des classes populaires. Ce roman entre en résonance avec l’actualité médiatique et la mobilisation des gilets jaunes, il l’annonce même.

                                                                                                                     Maryse Vincent


[1] Paru chez Albin Michel ; Ce roman est également le Choix des libraires en 2019. La thématique, les enfants des classes populaires actuelles laissées pour compte, se rapproche de celle développée dans Leurs Enfants après eux, de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018. C’est par ailleurs cet auteur qui a soufflé le titre à Marion Brunet.

[2] En France, les publications pour la jeunesse sont régies par la loi du 16 juillet 1949, plusieurs fois amendée. Elle prescrit une sensibilisation aux problèmes actuels de la société (tolérance, racisme, maladie, handicap, etc.). Les publications ne doivent comporter aucun contenu présentant un danger (pornographie, discrimination, haine, atteinte à la dignité humaine, usage / détention / trafic de stupéfiants, violence, crime, publicité ou annonce démoralisante). Les enseignants doivent sensibiliser les jeunes à la littérature de jeunesse en étudiant avec eux des ouvrages. Le Ministère de l’Éducation nationale fournit des listes d’ouvrages recommandés.

[3] sur le thème de la PMA (procréation médicalement assistée) et de l‘homophobie. (6 000 exemplaires vendus, lauréat de 6 Prix, dont le Prix 12/17 de Brive).

[4] Peter Mayle nomme ironiquement Cavaillon dans Une Année en Provence, 1989 (début chapitre Février) « La Chicago du Vaucluse ».

[5] Un Été en Provence, 1989, Peter Mayle

[6] Dupont Lajoie, 1974, Yves Boisset, film dont on a tiré un roman la même année. Utilise partiellement les mêmes ingrédients : familles de beauf, adolescents, Provence, Arabes, racisme pour caricaturer sans complaisance des gens ordinaires qui collectivement se laissent gagner par la haine raciste. Ours d’argent à Berlin et d’autres Prix allemands. A connu un grand succès malgré de nombreuses réticences et refus de diffusion.

[7] 26 000 habitants

[8] 27.2 %

[9] 13,9 %

[10] 2014-2020

[11] Jean Becker, film sorti en 1983, tourné à Carpentras et dans d’autres villes du Vaucluse

[12] La Gueule du loup

[13] L’Ogre au pull vert moutarde

[14] Frangine

[15] Réalisme et naturalisme ou dans son prolongement, roman social : Zola (Les Rougon-Macquart), Maupassant (Une Vie, Pierre et Jean), Huysmans, Alphonse Daudet, Balzac (La Comédie humaine), Georges Sand (Le Compagnon du tour de France, La Mare au diable, La petite Fadette), Victor Hugo (Les Misérables), Louis-Ferdinand Céline (Mort à crédit), etc.

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