Cluny Lecture : rencontre du 21 mai 2019

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Notre intérêt s’est porté sur deux romans de facture fort différente : Diên Biên Phù dont Ulla Eckford-Jones nous fait le compte rendu, et 1144 Livres présenté par Florence Duthil (cf. ci-dessous). Nous vous laissons en découvrir les résumés et espérons que leur lecture vous tentera.

La prochaine rencontre aura lieu le 16 juillet 2019, 15 heures, à l’hôtel Steigenberger. Helmut Meise nous présentera Je suis quelqu’un de Aminata Aidara, et Irène Drexel-Andrieu Rue du triomphe de Dov Hoenig.

DIÊN BIÊN PHÙ, 2018, Marc-Alexandre Oho, Sabine Wespieser, roman

Alexandre, un jeune Français, est parti en Indochine pour défendre son pays contre les communistes Viet Min mais aussi pour fuir un mariage de convention. La défaite de Dién Bién Phû sonne le glas de la guerre coloniale française en mars 1954. C’est à Hanoï, dans un bar où elle travaille, qu’il rencontre Mai Lan, la femme au visage lune. C’est l’amour fou entre eux, Mai Lan est la femme de sa vie.

Grièvement blessé, Alexandre est sauvé grâce à la bravoure d’un frère d’arme sénégalais, Alassane Diop, qui devient son meilleur ami. La guerre finie, Mai Lan retourne dans sa famille et Alexandre doit revenir en France où il retrouve sa femme et ses enfants. Il assume ses responsabilités mais il ne peut pas oublier Mai Lan. Vingt ans plus tard, il décide de quitter sa famille et de revenir au Vietnam pour retrouver son grand amour. Il s’installe en 1974 dans une famille vietnamienne, ouvre un restaurant, devient un journaliste reconnu dans la presse franco-vietnamienne.

Entretemps son ami Alassane est mort à Dakar au cours de la guerre d’indépendance du Sénégal. Reste son fils, prénommé Alassane Alexandre, qui se rend à Hanoï pour faire la connaissance de son parrain. La famille de cœur se recompose, Mai Lan reste néanmoins introuvable. Un jour une jeune femme au téléphone l’informe qu’elle aime bien ses chroniques dans Le Courrier du Viêtnam, elle ajoute qu’elle pense qu’il a bien connu sa mère…

Dans une langue remarquable de rythmes et de figures poétiques, l’auteur nous sensibilise au dialogue des cultures, à l’absurdité de la guerre, au sens de l’honneur et de la dignité, enfin à la recherche de soi-même. Il met en valeur l’amitié sincère entre un Blanc et un Noir.

Marc Alexandre Oho Bambe est un poète slameur camerounais né en 1976 à Douala. Son œuvre a déjà reçu des prix de poésie en 2014 et 2015, également le Prix Louis Guilloux en 2018.

1144 LIVRES, 2018, Jean Berthier, Robert Laffont, roman

C‘est l’histoire d’un homme, bibliothécaire de profession, dont nous n’apprendrons pas le nom. Un mystère tourne autour de lui depuis sa naissance. Il est en effet né sous X.

À l’âge adulte, il hérite de 1144 livres d‘une personne à la fois très proche de lui, même s’il n’a jamais fait sa connaissance, et dont il ne s’est jusqu’à présent jamais préoccupé : sa mère biologique. Il hésite à accepter l’héritage. À sa grande surprise, le passé le rattrape. Il ne peut s‘empêcher de se poser des questions et espère trouver des réponses grâce à cet héritage singulier qui pourrait lui permettre de dresser un portrait de sa mère. Le choix des romans rassemblés semble hétéroclite, il reflète finalement plus une époque que des goûts personnels. Le narrateur finit par accepter l’héritage et de devenir le fils spirituel de sa mère biologique.

Ce roman est touchant, agréable à lire et nous donne l’occasion de réfléchir sur notre rapport à la littérature – par exemple, la littérature nous permet-elle d’approfondir la vie ou nous en détourne-t-elle ? – ainsi que sur l’adoption, en particulier sur le lien qui nous unit fatalement à nos géniteurs, un lien que le héros finira par créer à sa façon avec sa mère, malgré beaucoup de résistances.

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